Mon très cher journal extime
Mon très cher journal extime,
Si je t’écris aujourd’hui c’est parce que j’ai besoin, en toute extimité, de raconter en secret ma vie au monde entier: mes joies, mes peines, mes fous-rires, mes coups de gueule, mes petits secrets… Euh non, pas mes petits secrets. Pas sur le oueurlde ouaïde ouèbe quand même.
Je vais essayer de m’astreindre à te décrire ma vie, de manière absolument tonitruante, le plus fidèlement et régulièrement possible. Bien évidemment, ce que je vais dire ici ressemble à tout ce qu’on raconte dans un journal extime : totalement inepte, égocentré, dépourvu d’intérêt, et méprisé de tous.
A part peut-être de quelques proches et amis… Je veux parler de ceux dont l’oisiveté maladive, la manque total d’envergure, et oserai-je le dire, dont la paresse éhontée les pousse, plutôt que de se remuer un peu vivre par eux-mêmes leur vie (aussi dénuée de sens et d’intérêt qu’elle soit), à ramasser les miettes de ces aventures qui sont palpitantes et les miennes, et qui leur sont devenues indispensables pour pouvoir enfin se dire le matin au réveil : « ah, que la vie vaut la peine d’être vécue » grâce à mes aventures… Quand bien même ils n’en entrevoient que des bribes et par écran interposé, les rustres… Mais baste, mon très cher journal extime, faisons fi de ces considérations et n’allons surtout pas divulguer à nos chers lecteurs tout le bien que nous pensons d’eux !
Très cher journal extime, je te quitte pour aujourd’hui, c’est bien beau l’aventure mais j’ai mes filtres à gas-oil à faire.
A demain,
Tanguy
Mercredi 7 novembre 2012 à 02h00, le séparateur à fuel fait des siennes depuis plus de 3 heures!
Atlantique centre, φ 44°55.1'N, G 022°39.2'W
Poême du soir (ou du matin très tôt)
Le Gas-Oil,
Je l'aime pas mal,
Mais le fuel lourd,
Je l'aime d'amour!
(Jusqu'aux omoplates)